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Viviane Audet - Le piano et le torrent (2025) [Hi-Res]

Viviane Audet - Le piano et le torrent (2025) [Hi-Res]

BAND/ARTIST: Viviane Audet

  • Title: Le piano et le torrent
  • Year Of Release: 2025
  • Label: L-A be
  • Genre: Classical
  • Quality: FLAC (tracks) / 24bit-48kHz FLAC (tracks)
  • Total Time: 42:51
  • Total Size: 136 / 383 MB
  • WebSite:
Tracklist:

1. Le jour craque (2:32)
2. Barlicoco (3:18)
3. La mer est folle (2:22)
4. La nuit l'été le p'tit bois (2:53)
5. Les galeries (5:43)
6. Rue des Loriots (1:36)
7. Le Goéland (2:38)
8. Balle au mur (3:45)
9. Le torrent (2:44)
10. Dolo (3:07)
11. Plus le silence est grand, plus je t'entends (2:21)
12. Le tendre (route Droken) (2:55)
13. Some Squall (2:56)
14. Maria (2:23)
15. Et si un jour tu reviens, les oiseaux te feront un passage (1:45)

MARIA : 48°10′34″ nord, 65°59′18″ ouest

Le jour craque quand le soleil frôle la ligne d’horizon. Tu pars, tu prends par la mer. Tu descends l’escalier qui sent le goudron. T’arrives en bas. C’est pas vraiment un raccourci, mais c’est pas vraiment grave. Tu ramasses un barlicoco, des églises, des morceaux de verre poli : les morceaux bleus les plus rares, les morceaux verts les plus communs. La mer est folle, on dirait qu’elle va passer par-dessus toi. Elle passe par-dessus toi. Elle te rentre dedans la mer, tout le temps. Et toi, tu t’inclines. Tout le temps.

C’est parfois le jour, c’est parfois la nuit l’été. Le p’tit bois en arrière de l’hôpital a toujours eu pour toi cette allure de forêt magique, l’endroit où tu manges des quatre-temps, où tu scratches tes genoux avec le sourire. C’est immense, mais c’est petit.

Quelques rues plus bas, t’arrives à ce havre de joie qui prend l’allure d’une galerie blanche, entre la rue des Loriots et la rue des Colibris. Parce qu’ici les rues portent des noms d’oiseaux qui sont comme des petites cabanes dans ta tête quand tu te sens loin. Tu te répètes : rue des Merles, rue des Aigles, rue des Tournepierres, rue des Étourneaux, rue des Malards, rue des Mésanges. Et ça te fait du bien.

Tu prends par la promenade et t’arrives au Goéland. Le rose de la pierre contraste avec le bleu du reste. Il a sa statue à lui, le majestueux. Il est un peu le roi de toute façon.

Tu remontes par la rue des Geais, pour rejoindre une partie de toi, petite et grande. La fois entre les deux. T’arrives à la balle au mur, mais elle n’est plus vraiment là.
Il reste seulement le goût de la gomme balloune au raisin qui se passait de bouche en bouche la fois de la tague BBQ. Il reste ça.

Tu redescends la rue des Chardonnerets et c’est là que tu le sens. Cet espace qui s’éloigne, cet endroit qui n’est plus totalement le même, plus totalement chez toi. Les visages qui t’échappent, la distance du temps et la cruauté de la géographie.

Il t’emporte. Le torrent. Il te passe sur le corps comme une grosse vague salée infinie. Et tu réalises ce qui n’avait pas encore pris une forme claire dans ta tête. Tu mets les mots ensemble dans un ordre normal et tu te les dis à voix basse : tu n’as plus de maison ici. Et tu réalises que la reine de la galerie n’est plus chez elle. Que Dolo est partie. Et tu pleures dans les marches vertes de son balcon d’en avant. Et tu l’entends qui te dit doucement « Viviane, plus le silence est grand, plus je t’entends, fille. »

La vague s’estompe du mieux qu’elle peut.

Tu repars.

Tu prends la 132 et tu tournes à gauche pour t’enfoncer dans ce qu’on dirait être les montagnes, mais qui est simplement un gros croche. Le tendre (route Droken) est là en haut de la côte. Mais les arbres ont poussé par-dessus les trois petits garages. Tu cherches un contact visuel avec des traces connues, mais tout ce que tu vois, c’est qu’ici on a laissé la nature faire. La nature. Lente. Celle qui force à t’avouer vaincue.

Le vent vire. Le ciel devient noir. La mer grossit. Ça te guette. Tu connais. Tu sais ce qui gronde en haut. Va y avoir some squall. Tu pensais pouvoir le faire à temps, mais le ciel se déverse sur toi. Et ça sent un mélange de pluie, de lys et de pommes blanches. Et tu te sens moins seule. Mais tu ne l’étais pas de toute façon.

Il faut repartir. Faire le chemin dans l’autre sens. Comme les autres fois, t’arracher. Mais cette fois, tu sais que ce que tu laisses derrière sur la pancarte verte est un ingrédient précieux de toi. Tu comprends que c’est elle qui t’habite. Qu’elle sera toujours ta maison. Maria. Et tu sais que si un jour tu reviens, les oiseaux te feront un passage.






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