Czech Philharmonic Orchestra, Karel Ancerl - Janacek: Sinfonietta (2002)

Dans une discothèque idéale vraiment idéale, les disques proposés seraient entièrement composés de réussites parfaites ; or, l’aimable qobuzonaute l’aura sans doute remarqué, dans une belle majorité des cas, les CD mis en avant comportent un point culminant superbe, parfois entouré de choses de moindre intérêt mais elles y sont, c’est ainsi. Or, le présent ajout à l’idéale discothèque est l’un de ces rares assemblages où tout, tout est vraiment extraordinaire, comme dans un grand cognac. L’orchestre : la somptueuse Philharmonie Tchèque, l’un des orchestres préférés de votre humble serviteur, bien au-delà de tant de phalanges plus célébrées ou mieux marketées. Le chef : Karel Ančerl (1908 – 1973), no comment. Les œuvres : l’ineffable Sinfonietta de Janáček, suivie de l’œuvre orchestrale la plus fantastique de Martinů que sont les Fresques de Piero della Francesca, trois mouvements d’invraisemblables coloris orchestraux à la Klimt. Pour mémoire, les Fresques ont été écrites en 1955 à Nice ; alors plutôt que Klimt, marquons Marquet. Le disque se referme sur un chef-d’œuvre méconnu du même Martinů que sont les Paraboles, l’un de ses tout derniers ouvrages – 1958, le compositeur ne connaîtrait plus qu’un printemps. Peut-être faut-il être un Martinůphile chevronné pour en goûter d’emblée tous les coins et les recoins, mais deux ou trois écoutes sauront vous en ouvrir toutes les portes : une splendeur. Tous ces enregistrements, réalisés en janvier 1961 à Prague, ont été soigneusement remastérisés à partir des matrices originales de Supraphon.