Léa Jacta Est - Horizons du fantastique (2024)

Si vous suivez depuis peu les aventures musicales de Bleu Reine et que vous vous intéressez un petit peu à son univers, le nom de Léa Jacta Est a surgi de nombreuses fois. Il s’agit d’une de ses fidèles collaboratrices qui sort également des sentiers battus grâce à sa musique cinématographique absolument fascinante qui a parcouru la scène musicale underground hexagonale. Après tant de temps d’attente, l’heure est venue enfin pour elle de briller au grand jour avec son premier album intitulé Les Horizons du Fantastique.

Il suffira de treize titres pour 48 minutes de musique à la fois mystique et contemplative pour que l’univers de Léa Jacta Est puisse nous faire frissonner. Débutant avec un « Utopia » résolument introspectif, la musicienne compte nous ensorceler avec ce subtil mélange de pop gothique et de dream folk. Dans Les Horizons du Fantastique, il est question « de la revendication d’une autre réalité se situant entre la vie et la mort », et bien évidemment cette question de l’entre-deux survient tout au long avec des moments saisissants tels que « Tyrannosaure Lucifer » ou bien encore « Les Pyrénées » et « La Falaise Interdite » entre autres.

Maintenant sa base folk à travers une panoplie d’instruments (guitare, theremin, machines…), la musique de Léa Jacta Est reste une expérience surnaturelle. Il n’y a qu’à juger les écoutes de moments solennels tels que « Les Jours Heureux » ou encore « Les sept rivières » pour se laisser guider par des textures venues d’ailleurs qui auront de quoi rappeler l’esthétique fantomatique de Grouper ou de Midwife. Bien entendu, lorsqu’elle convie Bleu Reine le temps d’un « L’amour sur », cela reste un moment suspendu dans le temps que l’on repassera en boucle avant de s’aventurer vers de nouveaux territoires sur « Les Cascades » et « Les Crépuscules ».

Aussi bien céleste que ténébreux, Les Horizons du Fantastique est un premier essai absolument réussi de la part de Léa Jacta Est. Brouillant les pistes entre pop gothique et expérimental et folk mystique, l’univers de la musicienne saura nous ensorceler pendant cette fin d’année à coup sûr.