Jeanne Mas - Johnny Johnny (Zimmer Remixes) (2024) Hi-Res

Tout comme son homonyme prénommé Hans, DJ Zimmer sait manier les machines. Mais si l’un est un maître de la musique de film hollywoodienne, l’autre est un pilier du label Roche Music (dans lequel on trouve aussi Darius et FKJ). Zimmer a grandi entre la France et la Californie et ce métissage est l’un des points forts de sa musique. Chez lui, le groove à la parisienne se pare de couleurs chatoyantes, comme le prouve Sensify Me, l’EP qui l’a fait connaître en 2014. En 2024 il s’attaque à Johnny, Johnny, grand classique de la variété française, resté 4 semaines au Top 50 à sa sortie en 1985. Au chant et au texte : Jeanne Mas. A la musique : Romano Musumarra, producteur italien à qui l’on doit les plus grands tubes de Jeanne Mas, mais aussi Ouragan de Stéphanie de Monaco et quelques musiques de film (notamment La Femme de ma vie de Régis Wargnier).

Le prénom « Johnny » revient régulièrement dans l’histoire de la chanson populaire, à commencer par Franckie and Johnny, grand classique américain datant de 1927 (sous ce titre exact du moins). Mais s’il fallait trouver une référence au morceau de Jeanne Mas, ce serait plutôt le Johnny, wenn du Geburtstag hast de Marlène Dietrich. Comme chez beaucoup de ses consœurs à la même époque (Madonna en tête), Jeanne Mas s’est construit une persona qui doit beaucoup aux femmes fatales des classiques hollywoodiens, au premier rang desquelles on trouve Dietrich. Mais à la manière d’un miroir inversé, Johnny, Johnny raconte l’histoire d’un homme délaissé par une femme – tandis que Marlène était une amoureuse transie, qui ne réussisait à obtenir les faveurs de son prétendant qu’à l’occasion de l’anniversaire de celui-ci. L’autre originalité de la chanson de Jeanne Mas se situe dans le point de vue adopté : l’interprète de Toute première fois n’est pas actrice de la situation décrite, mais simple observatrice. Tous ces ingrédients couplés à une musique efficacement dramatique engendrent un petit bijou synthpop, que Zimmer a su réinventer à sa manière – même si l’on peut regretter qu’il ait fait l’impasse sur le couplet que Musumarra avait créé à partir du Nocturne n° 15 en fa mineur, op. 55 N°1 de Frédéric Chopin. A noter que le présent EP contient des versions en anglais et en espagnol de ce remix.