Vincent Beer-Demander, Grégory Daltin, Claude Salmieri - Nell'Italie di Ennio Morricone (2024)
BAND/ARTIST: Vincent Beer-Demander, Grégory Daltin, Claude Salmieri
- Title: Nell'Italie di Ennio Morricone
- Year Of Release: 2024
- Label: Maison Bleue
- Genre: Classical
- Quality: flac lossless (tracks)
- Total Time: 00:54:43
- Total Size: 284 mb
- WebSite: Album Preview
Tracklist
01. Viaggio in D Minor (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
02. Variazioni da un tema sereno in D Major (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
03. Regalo di nozze in D Minor (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
04. Hundred Yark dash in C Major (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
05. Il Padrino in A Minor (Arr. for Mandolin & Accordion by Christian Gaubert)
06. A la calabrese in A Minor
07. La storia vera della Signora delle Camelie (Preludio) in G Minor (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
08. Umoresca in D Minor
09. Serenata passacaglia in A Minor
10. Tango cromatico per il maestro in C Minor
11. Canone inverso in A Minor (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
12. Santo Luca in B Minor
13. Valse di Roma in C Minor
14. Preludio e danza in D Minor
15. C'era una volta in west in D Major (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
Le mandoliniste Vincent Beer Demander et son ami et complice, l’accordéoniste Grégory Daltin savent faire preuve d’une formidable ouverture musicale. Avec ce nouveau projet Nell’ Italia di Ennio Morricone sorti sur le label Maison Bleue, ils ont voulu enregistrer diverses musiques du maestro mais mettre aussi en lumière ce qu’elles ont pu inspirer à des compositeurs français...Une façon de reprendre des thèmes moins connus et de lui rendre ainsi un hommage plus soutenu encore. Comme ils l’avaient fait pour Lalo Schifrin ( Lalo Schiffrin for mandolin) et Vladimir Cosma avec sa Suite Populaire, ils participent à la création d’un nouveau répertoire avec des commandes passées à François Rossé (à la Calabrese), à Richard Galliano (Umoresca) qui révèle toute son habileté à faire revivre l'esprit du compositeur.
Ce que l'on connaît d' Ennio Morricone, c’est l’accord parfait avec son copain d’enfance Sergio Leone depuis Per un pugno di dollari jusqu'à l’émouvant et crépusculaire chant de C’era una volta in America en écho au premier et légendaire Il était une fois... qui finit l'album. Or Morricone est l’auteur de plus de cinq cents musiques de films depuis le début des années soixante, un arrangeur extraordinaire, un compositeur attiré par toutes les musiques, du classique symphonique au contemporain.
Nell'Italia di Ennio Morricone est une façon de montrer la variété d' inspiration du maître avec des reprises qui jouent d’une instrumentation des plus originales, un duo qui “matche” accordéon/mandoline agrémenté accessoirement de l’apport de complices, à la voix (Petra Magoni) et au piano et aux percussions, Claude Salmieri, auteur d’une Valse di Roma lente et mélancolique.
L’album commence avec des reprises de colonne sonore de Morricone moins connues comme l’entraînant Viaggio (tout un programme), l’un des thèmes de Stanno tutti bene du Sicilien Giuseppe Tornatore, autre ami de longue date du compositeur qui écrivit la musique si nostalgique de son plus grand succès Cinema Paradiso.
Suivent Variazioni da un tema sereno issu de La Chiave, film érotique de Tinto Brass avec Stefania Sandrelli, un thème baroque, de la musique de chambre où la mandoline se glisse dans le rôle de la flûte, épaulée par un accordéon souverain. Avec Regalo di Nozze du Novecento de Bertolucci en 1976, c'est un changement d’atmosphère plus sombre et entêtante, un inquiétant décompte, compte à rebours fatal. Le duo alterne les rôles, l’accordéon se chargeant souvent des ostinato de basse dans ce mécanisme d’horlogerie fine. Hundred Yards Dash du film Les Anges de la nuit de Phil Joannon (State of Grace-1990) nous régale d’une montée tout en pizz déchaînés.
Avec Una serenata passacaglia per Cervara, il s’agit de s’amuser comme dans le jazz, avec des variations “rafraîchies” à partir d’une danse d’origine espagnole des XVIè et XVIIème siècles, à l’origine une cantate avec accompagnement de guitare jouée ici par la mandoline, “la petite soeur de la guitare”. L’instrument de quatre cordes doubles se joue sur une corde ou sur les doubles, avec des trémolos tenus ou des notes poussées au plectre, entre pouce et index, à la “plume” comme on disait à l’époque baroque, âge d’or de l’instrument.
On entend dans les quinze petites pièces de l'album une musique solaire aux accélérations brusques, sur un rythme qui jamais ne faiblit comme dans le très insolite Tango cromatico per il maestro de Régis Campo qui joue d'effets que n'aurait pas renié le maître. Ou comment faire un clin d’oeil à ce qui est aussi l'une de ses signatures, l'utilisation d’instruments des plus originaux guimbarde, sifflets, flûte de pan, hautbois, fouet, enclume...
L’interprétation des musiciens souligne la qualité narrative de pièces témoignant d’une véritable science d’écriture et d’inspiration mélodique comme dans le passionnant A la calabresa de François Rossé, une pièce plus résolument contemporaine, à l'émancipation parfois dissonante où le duo s’étoffe de percussions et du chant rauque de Petra Magoni. On se souvient de son duo de Musica Nuda avec le contrebassiste Ferrucio Spinetti. Plusieurs lignes mélodiques qui ne s’unissent pas souvent, révèlent cependant toutes les possibilités de la mandoline, si expressive.
Il y a une réelle cohérence dans cet album car le chant profondément italien, ces rythmes de mélodies populaires se conjuguent avec l’art savant de réharmoniser, le jeu avec la matière musicale pour en faire des miniatures pour mandoline comme dans Il Padrino de Nino Rota (!). Cet arrangement magistral du marseillais Christian Gaubert n’est pas une erreur dans ce programme tant ce thème mondialement connu semble avoir été écrit pour la mandoline qui nous en met plein l’ouïe.
01. Viaggio in D Minor (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
02. Variazioni da un tema sereno in D Major (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
03. Regalo di nozze in D Minor (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
04. Hundred Yark dash in C Major (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
05. Il Padrino in A Minor (Arr. for Mandolin & Accordion by Christian Gaubert)
06. A la calabrese in A Minor
07. La storia vera della Signora delle Camelie (Preludio) in G Minor (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
08. Umoresca in D Minor
09. Serenata passacaglia in A Minor
10. Tango cromatico per il maestro in C Minor
11. Canone inverso in A Minor (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
12. Santo Luca in B Minor
13. Valse di Roma in C Minor
14. Preludio e danza in D Minor
15. C'era una volta in west in D Major (Arr. for Mandolin & Accordion by Vincent Beer-Demander &Ennio Morricone)
Le mandoliniste Vincent Beer Demander et son ami et complice, l’accordéoniste Grégory Daltin savent faire preuve d’une formidable ouverture musicale. Avec ce nouveau projet Nell’ Italia di Ennio Morricone sorti sur le label Maison Bleue, ils ont voulu enregistrer diverses musiques du maestro mais mettre aussi en lumière ce qu’elles ont pu inspirer à des compositeurs français...Une façon de reprendre des thèmes moins connus et de lui rendre ainsi un hommage plus soutenu encore. Comme ils l’avaient fait pour Lalo Schifrin ( Lalo Schiffrin for mandolin) et Vladimir Cosma avec sa Suite Populaire, ils participent à la création d’un nouveau répertoire avec des commandes passées à François Rossé (à la Calabrese), à Richard Galliano (Umoresca) qui révèle toute son habileté à faire revivre l'esprit du compositeur.
Ce que l'on connaît d' Ennio Morricone, c’est l’accord parfait avec son copain d’enfance Sergio Leone depuis Per un pugno di dollari jusqu'à l’émouvant et crépusculaire chant de C’era una volta in America en écho au premier et légendaire Il était une fois... qui finit l'album. Or Morricone est l’auteur de plus de cinq cents musiques de films depuis le début des années soixante, un arrangeur extraordinaire, un compositeur attiré par toutes les musiques, du classique symphonique au contemporain.
Nell'Italia di Ennio Morricone est une façon de montrer la variété d' inspiration du maître avec des reprises qui jouent d’une instrumentation des plus originales, un duo qui “matche” accordéon/mandoline agrémenté accessoirement de l’apport de complices, à la voix (Petra Magoni) et au piano et aux percussions, Claude Salmieri, auteur d’une Valse di Roma lente et mélancolique.
L’album commence avec des reprises de colonne sonore de Morricone moins connues comme l’entraînant Viaggio (tout un programme), l’un des thèmes de Stanno tutti bene du Sicilien Giuseppe Tornatore, autre ami de longue date du compositeur qui écrivit la musique si nostalgique de son plus grand succès Cinema Paradiso.
Suivent Variazioni da un tema sereno issu de La Chiave, film érotique de Tinto Brass avec Stefania Sandrelli, un thème baroque, de la musique de chambre où la mandoline se glisse dans le rôle de la flûte, épaulée par un accordéon souverain. Avec Regalo di Nozze du Novecento de Bertolucci en 1976, c'est un changement d’atmosphère plus sombre et entêtante, un inquiétant décompte, compte à rebours fatal. Le duo alterne les rôles, l’accordéon se chargeant souvent des ostinato de basse dans ce mécanisme d’horlogerie fine. Hundred Yards Dash du film Les Anges de la nuit de Phil Joannon (State of Grace-1990) nous régale d’une montée tout en pizz déchaînés.
Avec Una serenata passacaglia per Cervara, il s’agit de s’amuser comme dans le jazz, avec des variations “rafraîchies” à partir d’une danse d’origine espagnole des XVIè et XVIIème siècles, à l’origine une cantate avec accompagnement de guitare jouée ici par la mandoline, “la petite soeur de la guitare”. L’instrument de quatre cordes doubles se joue sur une corde ou sur les doubles, avec des trémolos tenus ou des notes poussées au plectre, entre pouce et index, à la “plume” comme on disait à l’époque baroque, âge d’or de l’instrument.
On entend dans les quinze petites pièces de l'album une musique solaire aux accélérations brusques, sur un rythme qui jamais ne faiblit comme dans le très insolite Tango cromatico per il maestro de Régis Campo qui joue d'effets que n'aurait pas renié le maître. Ou comment faire un clin d’oeil à ce qui est aussi l'une de ses signatures, l'utilisation d’instruments des plus originaux guimbarde, sifflets, flûte de pan, hautbois, fouet, enclume...
L’interprétation des musiciens souligne la qualité narrative de pièces témoignant d’une véritable science d’écriture et d’inspiration mélodique comme dans le passionnant A la calabresa de François Rossé, une pièce plus résolument contemporaine, à l'émancipation parfois dissonante où le duo s’étoffe de percussions et du chant rauque de Petra Magoni. On se souvient de son duo de Musica Nuda avec le contrebassiste Ferrucio Spinetti. Plusieurs lignes mélodiques qui ne s’unissent pas souvent, révèlent cependant toutes les possibilités de la mandoline, si expressive.
Il y a une réelle cohérence dans cet album car le chant profondément italien, ces rythmes de mélodies populaires se conjuguent avec l’art savant de réharmoniser, le jeu avec la matière musicale pour en faire des miniatures pour mandoline comme dans Il Padrino de Nino Rota (!). Cet arrangement magistral du marseillais Christian Gaubert n’est pas une erreur dans ce programme tant ce thème mondialement connu semble avoir été écrit pour la mandoline qui nous en met plein l’ouïe.
Year 2024 | Classical | FLAC / APE
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