Rouquine - Masculine (2022)

Grands gagnants de l’émission « The Artist » diffusée sur France 2, Rouquine a su imposer son style avec « Mortel », qui compte plus de 3 millions de streams. Les deux garçons vous présentent leur premier album « Masculine », un délicieux mélange de pop et d’électro, rythmé par des textes poignants.

« Rouquine a commencé à se faire entendre en mars 2021 avec une chanson qui s’appelle « Mortel ». Ça racontait la dernière fête qu’organise un type qui se sait atteint d’un cancer et veut célébrer les derniers instants qu’il lui reste à vivre. Profiter comme un salopard VERSUS le dernier jour d’un condamné, avec en toile de fond un orgue Hammond rappelant le grain des anciens tubes reggae et un beat électro qui donne envie de chalouper. Dans ce titre, tout Rouquine est déjà là. Le plaisir de la mélodie qu’on fredonne sans même s’en rendre compte, allié au goût du contrepied et des mots qui tapent. Solaire et sombre, élégant et punk. À l’image de leur nom, Rouquine. Pour ce groupe chanson pop électro composé de deux mecs bruns dont l’un tire sur le gris, vous conviendrez que c’est un blaze idéal. Mais revenons à la sortie de « Mortel » et à 2021.

Cette année leur va bien tant elle est aussi une période pleine de contradictions. Alors que la tenue des concerts s’avère très incertaine pour cause de virus planétaire, le duo sort vainqueur de l’émission « The Artist », le nouveau talent-show diffusé sur France 2 et présenté par Nagui. Les choses s’accélèrent et la diffusion de « Mortel » sur les ondes couvre un large panel allant de France Inter à Virgin en passant par Europe 1 et RTL 2. Un EP éponyme 4 titres et quelques mois plus tard, « Mortel » atteint aujourd’hui plus de 3 millions de streams sur certaines plateformes. Les deux hommes enchaînent bientôt les festivals et les premières parties, invités notamment par Gaëtan Roussel à ouvrir son Olympia. Groupe de scène, Rouquine aime aussi en parallèle s’enfermer en studio et enregistrer de nouveaux titres. Si « Mortel » en est la matrice, alliant une pop urbaine punchy et racée à une narration claire, poétique et crue, les 3 autres morceaux de l’EP élargissent le champ des possibles et posent les bases du futur album.

Au ton brut et mordant mais interprété tout en douceur pour aborder la parentalité dans « Les enfants sont des enfoirés », on pense à un Damso évoluant dans un registre plus chanson. Devant « Cyborg » et sa perplexité face aux algorithmes qui conditionnent de plus en plus les relations humaines, James Blake et Alt-J ne sont pas loin. Quant à « Tombé » qui raconte le point de vue du bébé lors de sa naissance, on sent les influences d’Orelsan et de son aïeul Renaud. D’autres chansons s’écrivent, l’album se déplie. La trame devient claire : même si les chansons sont totalement indépendantes les unes des autres, dans chacune d’elles on peut y voir les moments de vie d’un individu. La naissance avec « Tombé », la découverte du sexe avec « Première fois », l’adolescence et l’amitié dans « Samouraï », les amours douloureuses avec « Dame de pique », puis plus apaisées dans « Comme les animaux », la fin de vie avec « Petit père » et la mort avec « Mortel » …

Célébrer la vie, raconter des histoires, parler de l’humain dans un écrin musical et poétique, populaire et résolument moderne, c’est le souhait de Rouquine. Question de tempérament. Et pour conclure dans le décalage, Rouquine a décidé d’appeler son premier album : « Masculine. »