Philippe Laurent - Nocturnes (2021)

La seule chose qu’on sait de Philippe Laurent, c’est qu’à la fin des années 70, ce disciple de Kraftwerk (en France, il est Ralf, Florian, Wolfgang et Karl à lui tout seul !) commence à composer des morceaux de musique électronique intemporels. Intemporels n’est pas trop fort puisqu’il aura fallu attendre au moins 30 ans avant de véritablement pouvoir les écouter. Avant ça, ces morceaux sortis sur des petits labels underground, la plupart du temps sur des K7 en tirage limité, n’avaient probablement atteint que peu d’oreilles averties...

En 2011 sort la compilation événement «Hot-Bip» sur le label américain Minimal Wave qui remet sur le devant de la scène tous les artistes plus ou moins oubliés des années 80 et de l’ère de la K7 auto-produite. Elle sera suivie de «Cassettes» en 2015 sur le label défricheur parisien Serendip.
En 2016, «Considérations inactuelles» un split avec Airworld, hommage à Richard Pinhas, sort sur le label Schwerkraft Records.

C’est pendant ces années où il produira moults nouveaux morceaux, remixes ou collaborations (Airworld, Richard Pinhas, Maurice Dantec, Toshinori Kondo, Lost in Stars...) que Philippe Laurent développe une musique plus ambient, toujours électronique mais peut-être moins pop et c’est ainsi qu’il créera ce tout nouvel album, «Nocturnes», tel un Chopin post-moderne, constitué de 9 titres instrumentaux que nous pourrions qualifier d’ambient retro-futuriste.
On y décèle toujours sa patte particulière faite de bips sautillants et de mélodies entêtantes évoquant une époque révolue, située quelque part entre les années 70 et un futur qu’on ne connait pas encore mais qu’on pressent comme s’étant déjà produit, comme un rêve doux et perturbant à la fois. Une merveille du monde moderne.