Zaz - Isa (Limited Edition) (2021)

La Reine de la Nouvelle Chanson est de retour. Comme le titre de l'album actuel le suggère, Zaz montre un côté particulièrement personnel ; "Isa" vient d'Isabelle, son vrai prénom. Comme elle l'a révélé dans une récente interview à l'agence de presse allemande, cela devrait aussi s'accompagner d'un renouveau musical.

Ses efforts sont particulièrement évidents dans la collaboration avec le leader de Rammstein, Till Lindemann. "Les Jardin Des Larmes" se distingue par sa conception. L'ambiance chaotique-énergétique des albums précédents ne se retrouve pas ici, ce qui n'est pas surprenant au vu du titre et du partenaire en duo : la voix aérienne de Zaz et la basse pénétrante de Lindemann rencontrent un accompagnement orchestral maladroit. Cette combinaison rappelle en quelque sorte les chansons d'art classiques - juste dans un corset moderne. Fondamentalement, cela semble cohérent et arrondi, mais cette lenteur pathétique ne lui convient pas tout à fait. Ce qui est certain, cependant, c'est qu'il innove définitivement.

Le seul single "Imagine" fait tout différemment. Des vers comme « Et si on rêvait encore une fois / Imagine, Imagine » (« Et si on rêvait encore / Imagine, imagine ») témoignent également de la mélancolie. Ici, cependant, les passages d'espoir prédominent, c'est pourquoi la mélancolie ne semble pas aussi pénétrante que dans "Les Jardin Des Larmes": "On est ce que l'on croit / Et le monde s'illumine / Un avenir se dessine" ("Nous sommes, ce que nous croyons / Et le monde brille / Il y a un avenir"). Avec les percussions faciles à cliquetis et la mélodie aérienne de la guitare, "Imagine" ravive l'esprit d'époque "Je Veux", ce qui convient extrêmement bien à l'album. Malheureusement, il reste un moment de #throwback.

La troisième et dernière chanson, qui se démarque dans son ensemble, s'avère un peu longue en raison des répétitions constantes. Néanmoins, "Tout Là-Haut" se débrouille sans accompagnement excessif et laisse plutôt la voix de Zaz parler d'elle-même. Elle raconte qu'elle s'est libérée des circonstances dans lesquelles les gens mettent un masque pour faire semblant d'être différent : « Si on s'en allait tout là haut [...] / Tu verrais que le monde est beau [...] / Au delà des fourbes apparences [...] / Sous nos masque cousus d'espérance "(" Si on montait là-haut [...] / Tu verrais que le monde est beau [...] / Au-delà des apparence trompeuse [...] / Sous nos masques cousus d'espoir"). Elle fait probablement allusion au temps qui a précédé sa pause auto-imposée en 2019. Car depuis son premier album en 2010, elle dit s'être de plus en plus éloignée d'Isa à cause du succès et du quotidien mouvementé qui va avec et est devenue de plus en plus Zaz.

Malheureusement, "Isa" n'a fondamentalement rien de plus à offrir que cela. Toute une série de morceaux ("De Couleurs Vives", "Ce Que Tu Es Dans Ma Vie", "Exister", "Comme Tu Voudras", "Avec Son Frère") sont très proches dans leur style de "Tout Là-Haut " , mais ne s'approchent pas de l'authenticité et de l'émotivité. Même si l'intro Dido-esque dans "Il Faut Qu'On Se Donne" ou le plus e-guitar-heavy "À Perte De Rue" attire le regard, la consistance terne de beaux instrumentaux, de belles voix et de beaux mots prédomine. Tout est plutôt sympa, mais aussi assez ennuyeux.