Blondino - Un paradis pour moi (2021) Hi-Res

L’album Jamais sans la nuit fut le bel ovni de 2017. Derrière le nom intrigant de son auteur, Blondino (emprunté au roman Le Grand Blondino du Suédois Sture Dahlström), on découvrait Tiphaine Lozupone, voix charismatique et androgyne à rapprocher de l’extra-terrestre Christophe. Épaulée dans la composition et la réalisation par Jean-Christophe Ortega et des gens de goût comme Aymeric Westrich (batteur d’Aufgang) et François Baurin, cette Blondino osait des assemblages viscéralement pluriels, mêlant instruments acoustiques et synthétiques, textures très 80’s et électro atmosphérique contemporaine. On retrouve ses mêmes complices doués et inspirés et beaucoup de ces ambiances synthétiques et organiques à la fois sur Un paradis pour moi. Tout au long de ce deuxième album, la mélancolie du chant hypnotise toujours autant mais, cette fois, la voix se fait plus présente, plus en avant, plus insistante, comme pour imposer davantage ses rêveries et ses séquences d’introspection qui nourrissent sa prose habitée avec sincérité. Comme sur Jamais sans la nuit, la musique enveloppe le corps et l’âme et joue à 200% la carte de l’envoutement total. Car comme chez Christophe à qui l’on pense souvent (sans que la filiation n’altère pour autant la singularité de Blondino), Un paradis pour moi est un trip qui déconnecte du plancher des vaches pour mieux se perdre tout là-haut. Le plus haut possible même.