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Raphael Eligoulachvili - Ibrahim (Bande originale du film) (2021)

Raphael Eligoulachvili - Ibrahim (Bande originale du film) (2021)
  • Title: Ibrahim (Bande originale du film)
  • Year Of Release: 2021
  • Label: Why Not Productions
  • Genre: Soundtrack
  • Quality: FLAC (tracks) & booklet
  • Total Time: 00:19:35
  • Total Size: 111 MB
  • WebSite:
LA MUSIQUE DU FILM IBRAHIM
PAR MATHILDE SALVE
Samir Guesmi et Raphaël Eligoulachvili se sont rencontrés à la fin de l’automne 2019. Un an avant cette rencontre, Raphael avait commencé à revisiter certaines pièces pour piano qu’il avait écrites ces dernières années pour composer un nouvel album.
Le montage de ces morceaux avait fait apparaitre un ensemble, comme les pièces d’un puzzle assemblées font apparaitre l’image pressentie. Cette image, c’est une tentative de portrait de l’enfance, l’enfance passée et l’enfance en devenir. Il a appelé cet album « Préludes - Avant le jeu » Pour ce projet, il a voulu créer une nouvelle rencontre avec le jeu, sur son piano d’étude, pour que celui-ci laisse sur les enregistrements son empreinte. Des aspérités et des imperfections qui ont trouvé leur place dans le son des pièces.
Comme il terminait le mixage de l’album, Frédéric Junqua a eu l’idée de lui envoyer le film de Samir, « Ibrahim », dont le montage était presque terminé mais qui n’avait pas encore trouvé sa musique. J’accompagnais pas à pas le travail de Raphaël. Après avoir découvert le film de Samir avec lui, j’ai écrit ce texte.
Comment penser une musique ? Pourquoi ajouter un ingrédient à un objet si fin, construit autour de la recherche d’un équilibre de la soustraction, du « moins » ?
Ce film n’a besoin de rien...
Mais, il pouvait y avoir une rencontre.
Une rencontre entre ces morceaux de piano sur lesquels Raphaël travaillait et qui s’occupaient de la même chose, ténue, fragile: l’enfance, grandir, tenir en équilibre sur ses deux jambes, entre la joie et la peine, et montrer ces sentiments qui ne parviennent pas à passer par les mots, qui passent par des gestes, des présences solides et silencieuses, raconter la transmission et les musiques qui l’accompagnent.
Dans le film, le tragique et le comique se tiennent côte à côte, on suit les personnages comme des funambules, tout peut basculer sur un détail, un mot de moins, un geste de trop...
La musique peut nous dire, à nous spectateurs : ne vous inquiétez pas, ça va aller, ne vous inquiétez pas trop pour eux, ça va bien finir...
La plupart des scènes écartent la musique car on doit pouvoir entendre les rares mots prononcés et l’épaisseur des silences.
Mais à certains endroits, comme dans un dessin, la musique souligne les ombres, en les creusant, en les accentuant, et les zones lumineuses en les éclairant, en jouant avec leurs reflets. Et, comme chaque personne a un charme particulier, on imagine quelle serait la musique de chaque personnage.
La musique du père c’est une petite valse, comme un air de film muet.
Comme Charlot il croit à un monde où une lente progression est possible : de mieux en mieux, petit à petit, petit à petit moins de misère, petit à petit une vie meilleure, comme on peut. Un air des îles, une chanson légèrement mélancolique, mais où l’espérance l’emporte. Une musique pour accompagner la chorégraphie de ses gestes, les gestes qu’il apprend dans son île... le Royal Opéra. Une île... enfin! une île après avoir survécu sur un radeau dangereux, menaçant de craquer.
Pour le fils, une musique qui essaie de transcrire l’énergie de l’enfance, celle du jeu, la concentration des enfants quand ils jouent et que parfois le jeu s’emballe.
Ibrahim maintenant joue « pour de vrai »
Le jeu sérieux devient grave...
« On dirait qu’on serait footballeur », « on dirait qu’on récupérerait tout l’argent perdu dans une bêtise » Des bêtises ...
Jusqu’à la cage d’escalier et même le cabinet d’orthodontie, ce ne sont que des bêtises.
Une musique pour cet âge fascinant où les enfants sont déjà des adultes.
Pour Achille, une musique presque tragique d’un certain âge du cinéma qui a mis en scène ces jeunes hommes lancés dans le monde trop tôt. A l’âge où les valeurs, les frontières, les contours, toute cette carte dessinée depuis l’enfance se précise. Mais ces héros-là ont grandi trop seuls, ils n’emportent pas avec eux cet amour qui protège, cet amour à défendre.
Enfin, la musique de la jeune fille, Louisa, est une musique amoureuse, joyeuse. Les premières notes des premiers amours. Presque une chanson.
En l’aimant Ibrahim voit que les mots et les sentiments s’échangent simplement.

Tracklist:
1 01. Raphael Eligoulachvili - Thème de Louisa (B.A. Edit) (01:44)
1 02. Raphael Eligoulachvili - La salle de bain (00:44)
1 03. Raphael Eligoulachvili - L'errance (03:03)
1 04. Raphael Eligoulachvili - La patinoire (02:11)
1 05. Raphael Eligoulachvili - Le Royal Opéra (01:46)
1 06. Raphael Eligoulachvili - La piscine (01:14)
1 07. Raphael Eligoulachvili - La Bastille (01:16)
1 08. Raphael Eligoulachvili - La piscine écho (02:19)
1 09. Raphael Eligoulachvili - Prélude des îles (02:06)
1 10. Raphael Eligoulachvili - Thème de Louisa (03:08)

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