Miossec - Baiser (1997)

Difficile de passer le cap après un premier disque aussi réussi que le brut de décoffrage Boire. Certes périlleux mais pas impossible non plus, ce que prouve avec panache Christophe Miossec. Là où Boire s'avère sec comme un coup de trique, réduit au strict minimum syndical de mots crus servis par les guitares de Guillaume Jouan, Baiser se fait plus caressant malgré quelques fulgurances soniques çà et là et l'arrivée d'un batteur au sein du groupe. Plus musical et généreux sans pour autant sombrer dans les clichés de l'allégresse des chansons d'amour de la variété française qu'il abhorre, Baiser présente un Miossec un poil assagi mais pas moins bagarreur et toujours prêt à en découdre avec les démons qui le rongent. Miossec est tout sauf un geignard. Pleurnicher et s'apitoyer sur son sort, il ne connaît pas car les coups bas ont forgé son caractère. Qu'on le plaque : il se relève et compose une chanson ! Profondément humain et bouleversant. -- Philippe Robert