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Orchestre Johann Strauss de Vienne, Willi Boskovsky - Johann, Josef & Eduard Strauss: Valses & Polkas (2001)

Orchestre Johann Strauss de Vienne, Willi Boskovsky - Johann, Josef & Eduard Strauss: Valses & Polkas (2001)
  • Title: Johann, Josef & Eduard Strauss: Valses & Polkas
  • Year Of Release: 2001
  • Label: EMI Classics
  • Genre: Classical
  • Quality: FLAC (tracks+.cue,log,scans)
  • Total Time: 05:12:24
  • Total Size: 1.42 GB
  • WebSite:
Tracklist:

CD 1

Johann Strauss II (1835–1899)
01. An der schönen blauen Donau, valse Op. 314
02. Rosen aus dem Süden, valse Op. 388
03. Wiener Blut, valse Op. 354
04. Frühlingstimmen, valse Op. 410
05. Künstlerleben, valse Op. 316
06. Kaiserwalzer, Op. 437
07. G'schichten aus dem Wienerwald, valse Op. 325 *

CD 2

Johann Strauss II (1835–1899)
01. Accélérations, valse Op. 234
02. Banditen, galop-polka Op. 378
03. Lagunen-Walzer, valse ext. de Une nuit à Venise, Op. 411
04. Leichtes Blut, polka Op. 319
05. Explosions-Polka, Op. 43
06. Valse du trésor, (Schatz-Walzer), ext. du Baron tzigane, Op. 418
07. Im Sturmschritt, polka Op. 348
08. Sous le tonnerre et l'éclair (Unter Donner und Blitz), polka Op. 324
09. Karneval in Rom, Ouverture
10. Aimer, boire et chanter (Wein, Weib und Gesang), valse Op. 333
11. Maskenzug, polka française Op. 240
12. Du und Du, valse extr. de La Chauve-Souris, Op. 367
13. Kreuzfidel!, polka française Op. 301
14. Karnevalsbilder, valse extr. du Carnaval de Rome, Op. 357
15. Karnevalalbotschafter, valse Op. 270

CD 3

Johann Strauss II (1835–1899)
01. Grüß aus Osterreich, polka-mazurha Op. 359
02. Vom Donaustrande, polka rapide Op. 356
Eduard Strauss (1835–1916)
03. Alpenrose, polka-mazurka Op. 127
04. Unter der Enns, polka rapide Op. 121
Johann Strauss II (1835–1899)
05. Cagliostro in Wien, Ouverture
06. Das Spitzentuch der Königin, Ouverture
07. Donauweibchen, valse Op. 427
Josef Strauss (1827–1870)
08. Auf Ferienreisen, polka rapide Op. 133
Eduard Strauss (1835–1916)
09. Reiselust, polka française Op. 166
Johann Strauss II (1835–1899)
10. Express, polka rapide Op. 311
11. Wiener Frauen, valse Op. 423
12. Valse du baiser (Kuß-Waltzer), d'après Der lustige Krieg, Op. 400
Eduard Strauss (1835–1916)
13. Wo man lacht und lebt, polka rapide Op. 108
14. Faschingsbrief, polka Op. 203
15. Außer Rand und Band, polka rapide Op. 168
16. Mit Vergnügen, polka rapide Op. 228

CD 4

Johann Strauss II (1835–1899)
01. Morgenblätter, valse Op. 279
Josef Strauss (1827–1870)
02. Buchstaben-Polka, polka
Johann Strauss II (1835–1899)
03. Feuilleton, valse Op. 293
Josef Strauss (1827–1870)
04. Sport-Polka, polka rapide Op. 170
Johann Strauss II (1835–1899)
05. Flugschriften, valse Op. 300
06. Gedankenpflug, valse Op. 215
07. I-Tipferl-Polka, polka française Op. 377
08. Die Leitartikel, valse Op. 273
09. Episode, polka française Op. 296

CD 5

Josef Strauss (1827–1870)
01. Dorfschwalben aus Österreich, valse Op. 164
02. Im Fluge, polka rapide Op. 230
03. Delirien, valse Op. 212
04. Vorwartz!, polka rapide Op. 127
05. Die Schwätzerin, polka-mazurka Op. 144
06. Ohne Sorgen, polka rapide Op. 271
07. Feuerfest, polka rapide Op. 269
08. Geheimne Anziehungskräfte (Dynamiden), valse Op. 173
09. Frauenherz, polka-mazurka Op. 166
10. Aquarellen, valse Op. 258
11. Jockey, Galopp Op. 278
12. Mein Lebenslauf ist Lieb` und Lust!, valse Op. 263

A cette époque du romantisme viennois, la vivacité sensuelle se teintait, en musique, de délicatesse et d'émotion sentimentale, toujours accordées avec cette Gemütlichkeit (bonhomie, gracieuse et gentillesse indulgente) qui se manifestait dans la souplesse et l'aisance avec laquelle les musiciens viennois savaient passer d'un rythme à un autre – à la grande admiration de Berlioz. Entre 1830 et 1850, Vienne s'étant ouverte aux grandes oeuvres nouvelles – celles, par exemple d'un Franz Liszt – la valse, que les Strauss avaient toujours considerée comme de la musique sérieuse, exigeait à présent le raffinement mélodique et la palette sonore diversifiée qui conserveraient cependant l'essence même du plaisir, mais avec une douceur, un rien même de mélancolie : l'âme même du romantisme. Un tel traitement symphonique modifiait le caractère de la valse : Johann II avait ainsi transformé le Tusch sommaire de ses prédécesseurs (les quelques mesures pour rien invitant les danseurs à se placer) en un véritable prélude orchestral. Il n'oubliait pourtant jamais qu'il écrivait pour des danseurs, et que des harmonies trop savantes eussent risqué de les déconcerter – mais sa maîtrise de l'orchestre, sa richesse de variations et d'enchantements subtils faisaient de lui, vers 1860 le « Verdi allemand ». En fait, il restait très influencé par l'écriture de Wagner, qu'il admirait et dirigeait avec enthousiasme. Son génie fut de faire naître pour chaque valse, une coloration psychologique particulière d'un lien mystérieux entre des mouvements fort divers – comme une mélodie non écrite, sous-tendant l'ensemble et, paraissant ne jamais devoir se terminer : Alexandre Dumas assurait qu'il s'arrêtait de danser " pour pouvoir suivre le déroulement de ce rêve inspiré ... "
A la mort de Johann I (1849), Johann II hérita du monopole que son père exerçait sur les salles de bal, cafés dansants où le quart de la population viennoise passait ses soirées. Il dut engager ses frères Joseph et Eduard pour le seconder, répartissant son orchestre en petites formations dont il faisait la tournée, chaque soir, pour en prendre quelques instants la direction : il conduisait avec l'archet de son violon et – avec un sens très sûr de la mise en scène – intervenait en soliste pour souligner une phrase chantante ou accentuer le rythme – tradition maintenue par Willi Boskovsky. Les institutions officielles réclamaient sa musique, inspirant ses intitulés : Accélérations fut composée pour le bal des étudiants de l'Institut technique, Morgenblätter, au titre poétique, pour celui des journalistes – renvoyant prosaïquement aux journaux du matin ! On trouve encore des Polkas de la Bourse, des Procès, etc ... Vienne ayant adopté Offenbach, Johann II dut se mettre à l'opérette ; mais il s'adapta toujours mal au théâtre (La Chauve Souris est une exception), préférant les seules musiques de danse – produisant aussi czardas, quadrilles et ces polkas qu'il aimait truffer de gags sonores : éclats de rire des musiciens, articulation d'alphabet, coups de fusil même ...
A partir de 1867, ses valses touchent à une perfection inégalée depuis. Véritables poèmes, elles parlent le langage le plus universel, le plus juste des émotions les plus spontanées, des sentiments les plus authentiques : joie de vivre (Aimer, boire et chanter), insouciance (Vie d'artiste), rêverie sensuelle (Sang Viennois), fraîcheur des souvenirs d'enfance que réveille la cithare des musiciens ambulants du début du siècle (Légendes de la forêt viennoise). Ce style « dernière manière » où la mélodie jaillit souple, généreuse et grave – atteignant des sommets dans l'atmosphère d'apesanteur du Beau
Danube bleu (1867) ou la majesté intemporelle de la Valse de l'Empereur (1888), Johann II en est, en partie, redevable à l'influence de son frère Joseph.
Joseph Strauss (1827-1870) abandonna une brillante carrière d'ingénieur quand Johann II partant pour une tournée européenne (1854) lui demanda de prendre en main « l'organisation Strauss » : il se mit à la direction d'orchestre, à la composition. C'était le plus doué des trois frères – plus cultivé, musicalement, que Johann, sans en avoir la vivacité ou la légèreté, mais plus profondément inspiré dans l'invention mélodique et harmonique. Mélancolique introverti, il marquait ses compositions d'une douceur « d'une sensualité un peu lasse, calme, élégiaque » (Hans Fanten) : influence de Schubert ?
Eduard (1835-1916), qui dirigea l'orchestre après la mort de Joseph, jusqu'en 1901, était un bon artisan, compétent, mais dont les œuvres ne sont qu'un pâle reflet de celles de ses frères. Il manquait d'élévation de pensée, se satisfaisait de succès d'un soir et jouait, en maniériste d'un rubato expressif – ce qui lui valait les rappels à l'ordre de Johann qui exigeait, pour ses œuvres, un tempo strict. Vite aigri et jaloux du succès de ses frères, il détruisit plus tard tous les manuscrits et archives de la famille (1907).
Les funérailles de Johann II (1899) furent celles d'un chef d'Etat : sa disparition coïncidait avec la fin d'une époque – et pas seulement d'une époque musicale : on enterrait avec lui comme le symbole d'un empire qui commençait à se désagréger ... La jeune école de Vienne (Berg, Schönberg, Webern) devait lui rendre un pieux hommage, en transcrivant en 1921 et 1925 ses opus 333, 388, 418, 437, pour une formation insolite de salon – avec harmonium ! Et avec son poème chorégraphique, La Valse (1920), Ravel allait élever le plus somptueux tombeau à celui que Wagner considérait comme « l'esprit le plus musical de toute l'Europe ».


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