Stephane Belmondo, Sylvain Luc - 2.0 (2019) [Hi-Res]

20 années séparent la rencontre entre les deux artistes, Stéphane Belmondo et Sylvain Luc, qui après une soirée d’improvisation sur la scène du mythique Baisé Salé, à Paris, soirée qui les porta jusqu’au bout de la nuit, donna naissance au CD “Ameskeri”. Joli succès à l’époque pour cet album, suivi de tournées…
En 2017, Sylvain Luc fonde un quintet avec Stéphane et d’autres musiciens. Après la première répétition, Stéphane Belmondo confie à Sylvain Luc: “Quel pied de rejouer ensemble, ça donne envie de relancer le duo!”… Il n’en fallait pas plus pour que l’idée fasse son chemin et nous soit servie sur un plateau avec ce CD 2.0 qui sortira le 18 octobre chez Naïve.
Le plus impressionnant, sur ce CD, est probablement que les musiciens réussissent dès le premier titre à nous plonger dans une ambiance nocturne de club de jazz, un décor à la Edward Hopper dans lequel se glissent avec délice les deux artistes en y mettant toute leur sagesse et tout leur savoir-faire. De fait, on a très vite envie de sortir de cet album et de foncer avec une bande de potes assister à un de leurs concerts, car même si cet album est “classieux” de par son style, c’est un truc que l’on a follement envie de partager.
Un duo, c’est une histoire d’équilibre, d’écoute, d’espace-temps, dans lequel ces deux musiciens excellent. C’est aussi une façon de rappeler qu’il n’est pas toujours nécessaire de surcharger une production d’effets divers et variés. Ici on fonctionne à l’essentiel, sans tricher, et c’est ce qui touche le cœur des auditeurs.
Si l’album “Ameskeri”, sorti il y a vingt ans, était totalement improvisé, ici il y a 6 compositions, ce qui ne change pas profondément la donne, mais simplement, en 20 ans, les musiciens ont muri et offrent autant leur plaisir de jouer, de se retrouver que de chercher un mode d’expression plus abouti, sans nécessairement vouloir coller au temps ou à une époque. Et puis il y a ce passage savoureux où Stéphane Belmondeau revient à son premier instrument, l’accordéon, avec cette jolie version de la B.O. de “Un Homme Dans La Ville”, de Philippe Sarde, pour le film “La mort d’un Pourri” de Lautner.
Comme je vous le disais, 2.0 est un joli décor, pour nos oreilles, nos rêves, et aussi pour nous inviter à découvrir, redécouvrir et prendre plaisir à l’œuvre de Stéphane Belmondo (trompette et accordéon) et Sylvain Luc (guitare). Un album qui est un grand “coup de cœur” de la rédaction de Paris Move et de Blue Bayou Radio.

Stephane Belmondo (tp)
Sylvain Luc (g)