River Into Lake - Let the Beast Out (2019)
BAND/ARTIST: River Into Lake
- Title: Let the Beast Out
- Year Of Release: 2019
- Label: Humpty dumpty records
- Genre: Alternative, Indie, Post Pop
- Quality: mp3 320 kbps / flac lossless
- Total Time: 00:43:00
- Total Size: 101 / 259 mb
- WebSite: Album Preview
Tracklist
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01. The Book on Your Chest
02. Between
03. Misunderstanding
04. Let the Beast Out
05. Downstairs
06. Devil's Hand
07. Far from Knowing
08. Fiberglass
09. Dig Your Own Way
Le Belge Boris Gronemberger fait peau neuve après des années de bons et loyaux services au sein du collectif bruxellois V.O et endosse une nouvelle identité, River Into Lake, pour un premier album aussi passionnant qu’audacieux. Let The Beast Out est une curiosité pour les oreilles en même temps qu’une splendide aventure où se mêlent autour d’une ligne claire pop, des sonorités synthétiques, des accents jazz et une forme d’ampleur orchestrale. L’album est composé de neuf titres , dont le plus long et le plus fameux, Dig Your Own Way, émarge à huit minutes, morceaux qui prennent leur temps et développent chacun des motifs différents.
Let The Beast Out propose une immersion dans un système de sons complexe et élégant qui rappelle, par la minutie de ses arrangements et son agencement, les grands moments d’un groupe comme Flotation Toy Warning. On se situe d’emblée, sur l’impeccable The Book On Your Chest, dans le champ fascinant d’une pop méticuleuse et millimétrée. Le chant est l’accessoire secondaire d’une progression qui s’organise, avec un classicisme appliqué, pour suggérer la bienveillance et la sophistication. Between a des allures de joli morceau venu des années 80, le mélange fin entre la délicatesse de Stina Nordenstam et la synth pop d’Eurythmics que secouent à mi-chemin des segments d’arythmie. Gronemberger introduit, dans chaque morceau, des dérangements qui viennent bouleverser ce qu’on attend de la pop, créant un effet de sidération qui lui permet ensuite de revenir dans le registre de la séduction. Misunderstanding s’appuie ainsi sur une production peu académique avec la mise en avant presque sans traitement des voix puis l’application, à égalité, d’une couche d’électronique, qui vient opportunément accompagner et déranger, à la fois, une progression splendide. Sur le morceau titre, la balade est d’abord dansante, avant de verser vers un jazz marin, bleu et profond.
La musique de River Into Lake interroge à chaque fois avec bonheur l’idée qu’on peut se faire d’un bon album pop. Elle y répond avec une variété et une science des moyens qui épate. Downstairs est une chanson d’une beauté phénoménale. Les percussions sont décisives et la progression (vers la mer) décrite avec une ampleur et là encore une maîtrise de l’orchestration qui impressionne. Les textes décrivent des processus humains de grande ampleur (le cours des rivières, la moisson) qu’ils ramènent dans le champ individuel à travers les émotions qu’ils provoquent. River Into Lake évoque les violences conjugales sur Devil’s Hand qui constitue peut-être l’unique (contre)exemple de chanson qui ici tape un peu à côté de la plaque et donne la sensation d’aborder le thème avec trop de légèreté. Partout ailleurs, la justesse est de mise. On pense à Prefab Sprout sur Fiberglass pour cette manière de faire tout un cirque d’une miniature qui aurait été traitée avec retenue et minimalisme par d’autres auteurs. L’amplitude et le sérieux que donne Gronemberger au traitement de ses séquences musicales constitue la vraie originalité du disque. Dig Your Own Way confirme superbement cette dimension en passant de la trompette au synthé pour engager un long développement qui tient quasiment du space rock lorsqu’on franchit la moitié du morceau.
Let The Beast Out porte assez mal son titre dans la mesure où le déchaînement est presque toujours sous contrôle et où la matière première, bien qu’organique, semble beaucoup plus cérébrale et intériorisée que libérée par une pulsion désordonnée. L’album n’en donne pas moins l’impression qu’une matière vive et bouillonnante s’est échappée du cerveau de l’artiste et poursuit ses propres fins. Il y a une vie ici qui déborde à chaque instant le cadre et développe une capacité à nouer des alliances jazz, rock ou pop, à perdre ou à gagner en épaisseur, qui fait de ce disque l’un des plus réussis et intrigants de l’année.
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01. The Book on Your Chest
02. Between
03. Misunderstanding
04. Let the Beast Out
05. Downstairs
06. Devil's Hand
07. Far from Knowing
08. Fiberglass
09. Dig Your Own Way
Le Belge Boris Gronemberger fait peau neuve après des années de bons et loyaux services au sein du collectif bruxellois V.O et endosse une nouvelle identité, River Into Lake, pour un premier album aussi passionnant qu’audacieux. Let The Beast Out est une curiosité pour les oreilles en même temps qu’une splendide aventure où se mêlent autour d’une ligne claire pop, des sonorités synthétiques, des accents jazz et une forme d’ampleur orchestrale. L’album est composé de neuf titres , dont le plus long et le plus fameux, Dig Your Own Way, émarge à huit minutes, morceaux qui prennent leur temps et développent chacun des motifs différents.
Let The Beast Out propose une immersion dans un système de sons complexe et élégant qui rappelle, par la minutie de ses arrangements et son agencement, les grands moments d’un groupe comme Flotation Toy Warning. On se situe d’emblée, sur l’impeccable The Book On Your Chest, dans le champ fascinant d’une pop méticuleuse et millimétrée. Le chant est l’accessoire secondaire d’une progression qui s’organise, avec un classicisme appliqué, pour suggérer la bienveillance et la sophistication. Between a des allures de joli morceau venu des années 80, le mélange fin entre la délicatesse de Stina Nordenstam et la synth pop d’Eurythmics que secouent à mi-chemin des segments d’arythmie. Gronemberger introduit, dans chaque morceau, des dérangements qui viennent bouleverser ce qu’on attend de la pop, créant un effet de sidération qui lui permet ensuite de revenir dans le registre de la séduction. Misunderstanding s’appuie ainsi sur une production peu académique avec la mise en avant presque sans traitement des voix puis l’application, à égalité, d’une couche d’électronique, qui vient opportunément accompagner et déranger, à la fois, une progression splendide. Sur le morceau titre, la balade est d’abord dansante, avant de verser vers un jazz marin, bleu et profond.
La musique de River Into Lake interroge à chaque fois avec bonheur l’idée qu’on peut se faire d’un bon album pop. Elle y répond avec une variété et une science des moyens qui épate. Downstairs est une chanson d’une beauté phénoménale. Les percussions sont décisives et la progression (vers la mer) décrite avec une ampleur et là encore une maîtrise de l’orchestration qui impressionne. Les textes décrivent des processus humains de grande ampleur (le cours des rivières, la moisson) qu’ils ramènent dans le champ individuel à travers les émotions qu’ils provoquent. River Into Lake évoque les violences conjugales sur Devil’s Hand qui constitue peut-être l’unique (contre)exemple de chanson qui ici tape un peu à côté de la plaque et donne la sensation d’aborder le thème avec trop de légèreté. Partout ailleurs, la justesse est de mise. On pense à Prefab Sprout sur Fiberglass pour cette manière de faire tout un cirque d’une miniature qui aurait été traitée avec retenue et minimalisme par d’autres auteurs. L’amplitude et le sérieux que donne Gronemberger au traitement de ses séquences musicales constitue la vraie originalité du disque. Dig Your Own Way confirme superbement cette dimension en passant de la trompette au synthé pour engager un long développement qui tient quasiment du space rock lorsqu’on franchit la moitié du morceau.
Let The Beast Out porte assez mal son titre dans la mesure où le déchaînement est presque toujours sous contrôle et où la matière première, bien qu’organique, semble beaucoup plus cérébrale et intériorisée que libérée par une pulsion désordonnée. L’album n’en donne pas moins l’impression qu’une matière vive et bouillonnante s’est échappée du cerveau de l’artiste et poursuit ses propres fins. Il y a une vie ici qui déborde à chaque instant le cadre et développe une capacité à nouer des alliances jazz, rock ou pop, à perdre ou à gagner en épaisseur, qui fait de ce disque l’un des plus réussis et intrigants de l’année.
Year 2019 | Pop | Rock | Alternative | Indie | FLAC / APE | Mp3
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